Lutte biologique contre les insectes

Lutte biologique contre les insectes
17 Juin 2020

Introduction

Le mode de vie urbain dans lequel nous vivons a laissé comme héritage, pour bien des gens, une phobie innée des insectes. Bien que l’on souhaite vivre dans un environnement aseptisé de cette vermine à six pattes, les insectes ont un rôle très important dans l’équilibre biologique de notre planète, et même notre jardin. Avec un peu de travail mental pour contrer notre dédain, il est possible d’arriver à contrôler leurs populations sans les exterminer complètement et vivre en parfaite harmonie. Bien évidemment la lutte biologique est prioritaire et les moyens chimiques ne seront pas abordés ici.

Chez les arbres, les insectes servent surtout à la pollinisation, mais aussi certains sont présents pour en éliminer d’autres, ici l’importance de l’équilibre. Le problème vient surtout du manque d’équilibre dans le milieu urbain, l’absence de prédateurs naturels laisse la chance à une espèce d’envahir l’arbre et de le parasiter jusqu’à ce que mort s’ensuive. C’est dans ces cas qu’il faudra rétablir l’harmonie.

La fourmi

Fourmi

Les fourmis ont un rôle important dans la biodiversité et il est fortement déconseillé de les bannir de notre cour. Ces ouvrières ne jouent pas seulement le rôle de pollinisateurs, elles s’attaquent à d’autres insectes comme les chenilles, vers, araignées, papillons de nuit et éliminent les cadavres d’insectes. La présence simple de celles-ci sur nos arbres ne devrait pas nous alarmer en soi puisque la plupart du temps elles sont tout simplement à la recherche de nourriture. Leur organisation est faite ainsi : les éclaireuses partent et prospectent un peu partout pour une source de nourriture. Une fois trouvée, l’éclaireuse laisse derrière elle des phéromones pour guider le reste de la colonie et les ouvrières vont à la récolte. Les arbres fruitiers sont un excellent approvisionnement et il n’y a aucune raison de vouloir éliminer les fourmis présentes puisqu’elles n’affecteront pas la santé de l’arbre. Mais tout de même, la meilleure façon d’empêcher les fourmis d’exploiter un arbre est de briser la piste de phéromone. Pour la trouver, c’est simple, cherchez « l’autoroute » de fourmis. Une fois trouvée, vous pouvez mettre des produits à forte odeur comme du vinaigre, citron ou alcool 70 % mélangé à l’eau pour détruire le sentier. Vous pouvez aussi appliquer des gommes-résines naturelles à la base de l’arbre pour empêcher celles-ci d’escalader, mettez-en assez large parce qu’elles tenteront de faire un pont avec des débris. Bref, il y a d’innombrables recettes, essayez celle qui vous convient le mieux.

Le puceron

Puceron

Pour certaines espèces d’arbres, notamment le tilleul et bouleau, le véritable problème est le puceron. Il s’agit d’un petit insecte au corps en forme de poire avec de longues antennes de couleur vert, rouge, blanc, noir ou jaune. Ces bestioles se nourrissent principalement de sève qu’ils sucent sur les feuilles des arbres et autres végétaux. Pour les détecter, regardez sous les feuilles qui semblent flétrir ou dessécher s’il y a présence de l’envahisseur. Une faible quantité n’est pas suffisante pour tuer un arbre, mais les colonies de pucerons se développent très vite et peuvent rapidement infester un arbre jusqu’à le tuer. En plus d’être envahissants, les pucerons produisent le miellat, une sorte de sève ou gomme sucrée qui tâche et colle pratiquement tout ce qui se trouve à proximité de l’infestation. Une autre raison de détester ces insectes est qu’avec leur production de miellat, ils attirent d’autres insectes : guêpes, mouches et particulièrement la fourmi.
Pour revenir aux fourmis, celles-ci se servent des pucerons pour le miellat qu’ils sécrètent et elles en font un élevage qu’elles protègent. Le premier pas vers l’élimination du puceron est d’éliminer l’éleveur. Cherchez s’il y a des pistes de fourmis sur l’arbre et forcez-les à déménager. Par la suite, pour éliminer le puceron vous pouvez pulvériser l’arbre avec un puissant jet d’eau savonneuse et appliquer de l’huile de dormance au printemps pour détruire les œufs.

La cochenille

Cochenille

Cochenille

Il y a une multitude d’espèces de cochenille différentes et de plusieurs tailles. Certaines ressemblent à des flocons blancs semblables à de la farine et d’autres ont une carapace comme un petit bouclier. Néanmoins, cet insecte est un parasite fréquent chez les arbres fruitiers et certaines essences comme les magnolias. Il affecte les arbres et les plantes notamment en piquant son hôte pour aspirer la sève, ce qui entraîne inévitablement le dépérissement de la plante ou de l’arbre. Pour les éliminer, il faut tout d’abord couper et détruire les branches les plus affectées. Par la suite, on peut frotter avec un chiffon ou une éponge imbibée d’alcool 90 % ou d’eau savonneuse les zones atteintes. L’important est d’agir rapidement, car une fois l’infestation installée, il devient difficile d’éliminer complètement le parasite et le processus devra être répété à mainte reprise.

Insecticides

Le problème avec les insecticides est qu’ils finissent par se retrouver dans les eaux de ruissellement par l’action de la pluie ou encore par le vent, ils dérivent à des endroits non désirés. La toxicité et la dangerosité sur la santé à long terme ont été démontrées au travers de nombreuses études. Pour le peu de différence que vous obtiendrez en utilisant des insecticides chimiques plutôt que d’opter pour des méthodes naturelles ou biologiques, le rapport entre gains et pertes est trop faible. À court terme, les produits chimiques seront effectivement plus efficaces et tape-à-l’œil, mais les conséquences à long terme et le débalancement biologique qu’ils produisent n’en valent pas la chandelle.

Conclusion

Avec les nouveaux enjeux environnementaux que nous apprenons chaque jour, mieux vaut ne pas ajouter un poids au fardeau de la prochaine génération. Les insectes sont importants, plutôt que les éliminer, il faut chercher le moyen de rétablir l’équilibre naturel pour qu’ainsi tous en bénéficient. Il faut également connaître le risque réel quant à la présence de divers insectes dans nos arbres. Bien souvent, la présence des insectes peut-être bénéfique, parfois elles sont d’une nuisance bénigne qui n’appelle certainement pas d’intervention aux insecticides. Il arrive cependant que la présence d’une espèce d’insecte soit ravageuse pour l’arbre, c’est pourquoi il est préférable de faire une inspection rigoureuse plutôt que chercher à tuer les insectes tous azimuts.

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Dominic Perugino

Comments

  1. […] Lutte biologique contre les insectes […]

  2. […] saule accueille toutes sortes de formes de vie. Les insectes se nourrissent abondamment de ses feuilles, comme les chenilles. Malheureusement, ce phénomène […]

  3. […] maladie ne menace le lilas au point de devoir y être attentif. On note toutefois une certaine vulnérabilité aux insectes perceurs, à la mineuse du lilas et au kermès. Dans le cas d’un dépérissement, on peut […]

  4. […] sait, par exemple que le ginkgo biloba n’intéresse aucune espèce animale, et pas non plus d’insectes. Toutefois, rien n’empêche que l’on puisse observer certains animaux qui s’intéresseront au […]

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