Le peuplier deltoïde

Peuplier deltoïde - Cotonnier - Populus deltoide
16 Mai 2022

Populus deltoides

Si le peuplier deltoïde est précédé par sa réputation négative, cela a pour cause son énormité, et peut être aussi pour son coton, qu’il rejette au printemps. C’est pourtant une espèce peu commune au Québec. Il est souvent utilisé le long des routes comme ornement, et pour stabiliser les berges. Son bois est utilisé comme bois d’œuvre et également pour le papier. Les parcs qui sont peuplés de ces arbres donnent un paysage époustouflant avec, à la fois une vue claire, et une ombre abondante.

Un géant

Le peuplier deltoïde est l’une des essences d’arbres au Québec avec la croissance la plus rapide. Cette qualité est entre autres recherchée pour les endroits où l’on désire un peuplement rapide d’arbres matures, pour les alignements sur bords de routes par exemple. Sa hauteur peut atteindre entre 25 et 30 mètres, pour une largeur d’environ 21 mètres. En jeunesse, son port est pyramidal, alors qu’en maturité il sera plutôt évasé, avec une couronne large. Les branches poussent vers le haut ; on peut en effet observer des angles parfaits de 45 degrés entre celles-ci et le tronc. Chaque branche sort du tronc pour former une charpente symétrique et robuste.

Populus deltoïdes - Québec, Canada

Populus deltoïdes – Québec, Canada

L’écorce est grise, parfois vert-jaunâtre, et lisse en jeunesse. En vieillissant, l’écorce épaissit en devenant de plus en plus rugueuse et forme des crevasses profondes. À maturité, le tronc peut atteindre plus d’un mètre de diamètre.

Les feuilles sont triangulaires, avec de petites dents. En été, elles sont vert foncé et luisantes, un aspect qui, dans une masse foliaire abondante et dense, fait briller les parcs au rythme du vent. À l’automne, les feuilles deviennent jaunes et mettent du temps à tomber.

Les feuilles dentées du peuplier deltoïde mature

Les feuilles dentées du peuplier deltoïde mature

Les fruits et la faune

Le fruit est définitivement un indésirable et vaut au peuplier deltoïde d’être banni de certaines villes. Conférant à cet arbre un autre nom, celui de « cotonnier », la graine cotonneuse est abondante et envahissante. Les travaux d’élagage qui coïncident avec la chute du fruit deviennent pénibles pour le déchiquetage qui transforme les lieux en un nuage de mousse collante. Celle-ci peut également nuire aux véhicules, en particulier aux refroidisseurs qui peuvent en être saturés au printemps. Il faut donc choisir le lieu avec sagesse, un grand parc demeure l’idéal pour que ce phénomène reste tolérable.

Conditions optimales

Il s’agit d’un arbre dont il faut garder les distances appropriées avec les structures. En effet, en plus du coton indésirable, cet arbre déforme les sols avec ses racines puissantes. Impossible de passer la tondeuse autour d’un peuplier deltoïde avec ses racines qui ressortent du sol. Il faut également s’éloigner des canalisations et toutes structures d’asphalte et de béton. Bref, c’est un arbre pour les parcs ou le centre d’un grand terrain en campagne. Du reste, il préfère les sols riches et humides.

Le peuplier deltoïde supporte bien les conditions urbaines, le compactage du sol, de même que le sel de déglaçage.

Élagage et entretien

Avec sa croissance rapide, il tolère très bien la taille ; si bien que cela devient parfois un prétexte pour pratiquer des coupes comme le rabattage ou l’étêtage. Certes, le peuplier deltoïde a la vivacité pour se remettre de tels traitements, mais cela ne règle pas les dommages structuraux et esthétiques, en plus d’affaiblir l’ancrage des fourches. Par ailleurs, cet arbre aura toujours en lui la génétique d’un géant, il cherchera toujours à reprendre sa grandeur naturelle. S’il est mal positionné, plutôt que de diminuer sa hauteur, et ainsi le défigurer, mieux vaut opter pour un abattage et planter un arbre qui convient mieux à la situation.

On recommande la taille de formation en jeune âge, pour prévenir les problèmes structuraux. L’arbre aura tendance à élever lui-même sa couronne, c’est-à-dire que les branches basses sécheront d’elles-mêmes. Mieux vaudra, dans ce cas, faire intervenir un élagueur pour enlever le bois mort qui peut parfois représenter de grosses sections qui posent un danger de chute.

Maladies

On restera vigilant pour les chancres.

Bibliographie

  • Bertrand, Dumont. Guide des arbres, arbustes et conifères pour le Québec. Broquet, 2005.
  • Farrar, John Laird. Les arbres du Canada. Les Editions Fides, 1996.
    (forester.), Michael D. Williams. Guide D’identification des Arbres du Québec et de L’est de L’Amérique du Nord. Broquet, Incorporated, 2008.
  • Hodgson, Larry. Arbres. Saint-Constant, Qc: Broquet, 2012.
  • Langlais, Guy. La taille des arbres ornementaux. Saint-Constant, Qc: Broquet, 2002.
  • Marie-Fleurette, Beaudoin, Gaudet Martin, Rocray Pierre-Émile, et Michel Labrecque. Les arbres de Montréal. Fides, 1997.
  • Pellerin, Gervais, et Hydro-Québec. Répertoire des Arbres et Arbustes Ornementaux: 1760 Espèces et Variétés de Végétaux du Québec. Gouvernement du Quebec, publications vendues, 2010.
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Dominic Perugino

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