La viorne commune

Viorne commune - Viburnum lantana Mohican
12 Oct 2021

Viburnum lantana

Pour le jardin, il existe une panoplie d’arbustes qui peuvent embellir, soit par la couleur du feuillage, par l’aptitude à être taillés selon des formes habiles, ou encore pour les fleurs et les fruits. Pour rester dans la paresse et la simplicité, nous priorisons les arbustes qui s’entretiennent d’eux-mêmes. Un exemple parfait d’arbuste aux multiples variations est la viorne. Ainsi, une viorne commune aura le port d’un petit buisson, parfait pour une plate-bande, alors qu’une viorne lentago aura l’aspect d’un petit arbre. Comportant plus d’une centaine de variétés, il est certain que vous en trouverez une qui saura vous plaire.

La viorne commune est un petit arbuste qui ne pousse pas plus haut que quatre mètres, pour une largeur de trois mètres. Originaire d’Europe, elle est toutefois d’une excellente rusticité pour tout le Québec. Hormis sa beauté, on reconnaît en elle un buisson vigoureux, capable de se remettre des intempéries et des perturbations. Elle est solide et robuste, peu exigeante quant à l’entretien, et pourtant, son charme dégage la finesse et l’élégance.

Les petites fleurs de la viorne poussent en grappes

Les petites fleurs de la viorne poussent en grappes

Les branches indépendantes de la viorne poussent à la verticale et sont droites, tout en étant souples, et sont couvertes d’un léger duvet grisâtre. Ses feuilles sont ovales, mais légèrement pointues, mesurant de cinq à douze centimètres de longueur. En été, elles seront vert pâle, alors qu’à l’automne, elles tournent vers le rouge.

Les magnifiques petites fleurs sont rassemblées et entassées symétriquement entre elles, donnant des grappes à forme d’ombrelles d’environ six à dix centimètres de diamètre. Amenant un doux parfum, elles apparaissent du printemps jusqu’à la mi-juin.

Les fruits et la faune

Les fruits d’un arbre ou d’un arbuste sont rarement appréciables pour leur valeur esthétique ; or, c’est loin d’être le cas pour la viorne commune. Les petites baies de huit millimètres de diamètre, rondes, mais allongées, passent plusieurs étapes de coloration. Elles sont d’abord jaunes, ensuite orange et deviennent rouges vers la maturité pour finir noires lorsqu’elles sont totalement mûres.

Elles arrivent en abondance vers le mois d’août, à la grande joie des petits mammifères et des oiseaux, comme le merle. Alors que les Amérindiens leur attribuaient des propriétés surnaturelles, les baies sont en effet comestibles pour les êtres humains, le plus souvent en gelée, en confiture ou même en vin ou en jus. Les naturopathes recommandent la consommation du fruit et l’infusion de l’écorce pour le traitement de nombreux malaises.

Les baies comestibles de la viorne vont du jaune au noir en passant par l'orange et le rouge

Les baies comestibles de la viorne vont du jaune au noir en passant par l’orange et le rouge

Conditions optimales de la viorne

La viorne est rustique et robuste, elle ne se laisse pas affecter par quoi que ce soit. Elle peut supporter les hivers jusqu’à la zone 3a au Québec, ce qui permet d’étendre sa culture en se rendant au niveau de la ville de La Tuque. En revanche, une viorne lentago pourrait être plantée presque jusqu’à Chibougamau. On recommande un sol avec une humidité modérée. Le compactage du sol et le sel de déglaçage ne l’affectent que très peu. Avec un enracinement superficiel, la plantation sera facile.

Élagage et entretien

Une fois une viorne commune bien établie dans un jardin, si les dimensions finales ont été prévues à l’effet d’un quatre mètres de hauteur et d’un trois mètres de largeur, aucune taille ne sera requise. Dans d’autres circonstances, si, par exemple, elle est plantée dans une plate-bande collée contre une maison, ou advenant qu’elle cache une fenêtre, on taillera ce qui fait obstruction. De nature vivace, on ne craint pas que la viorne s’affaiblit sous le stress des tailles sévères. Par ailleurs, il est possible d’utiliser la viorne commune comme haie, en alternative au cèdre, à condition de ne pas avoir besoin d’une haie qui surpasse les quatre mètres de hauteur et les trois mètres de largeur. La limite de grosseur peut aussi être un aspect positif, dans le cas d’un laisser-aller quant à l’entretien, on sait que la haie ne débordera pas outre mesure les dimensions souhaitées. En effet, ceci arrive souvent avec les cèdres qui ne sont pas taillés chaque année. Il est alors impossible de retrouver la dimension souhaitée sans causer de gros dommages ou même la perte de la haie de cèdres.

Une haie de viorne sera magnifique au printemps, donnant une muraille de belles fleurs au blanc crème, faisant place en été à un canevas de baies jaunes, oranges, rouges et noires. Toutefois, le cèdre a l’avantage d’un conifère qu’une viorne n’a pas : sa masse foliaire demeure verte et bien fournie tout l’hiver. La viorne, en revanche, ne fera pas une très belle haie une fois les fruits et les feuilles tombés, mais il faut quand même considérer que la contemplation de la végétation se fait les trois autres saisons… À vous de décider.

Maladies

Aucune maladie et aucun insecte ravageur ne sont dignes de mention pour la viorne commune.

Sources :

  • Després, Catherine, et Ariane Desjardins, Abécédaire des arbres de A à Z, Éditions Petite Fleur., 2019.
  • Dumont, Bertrand, Des arbres pour les jardins paysagers: sélection, plantation et entretien faciles, 2015.
  • Farrar, John Laird, Les arbres du Canada, Les Editions Fides, 1996.
  • Leboeuf, Michel, Arbres et plantes forestières du Québec et des Maritimes, 2016.
  • Pellerin, Gervais, et Hydro-Québec, Répertoire des arbres et arbustes ornementaux: 1760 espèces et variétés de végétaux du Québec, Montréal, Hydro-Québec, 2010.

 

 

 

 

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Dominic Perugino

Comments

  1. […] viorne offre, avec plus d’une centaine de variétés aussi dissemblables que belles ; des choix entre le […]

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