Comment planter un arbre

Comment planter un arbre
04 Mai 2020

Chaque année, le cycle de plantation dans nos villes suit de près celui de l’abattage d’arbre. L’idéal serait de le dépasser et ainsi d’augmenter la quantité d’arbres dans nos villes. La réglementation est de plus en plus stricte quant à l’abattage d’arbre, mais, lorsque l’un d’entre eux est malade, il sera inévitablement coupé. Planter un arbre est un procédé bien simple, mais puisqu’il se fait de plus en plus rare de simplement mettre une semence dans le sol, la plantation requiert le respect de certaines étapes si nous voulons des arbres en santé.

Le bon arbre au bon endroit

La première étape à la plantation d’un arbre est le choix de l’essence et l’endroit de la plantation. Prenez bien le temps de penser aux proportions que la jeune pousse atteindra et à son entourage afin d’éviter d’éventuellement gêner les lieux. Le répertoire des arbres et arbustes ornementaux d’Hydro-Québec est un excellent outil pour vous aider à visualiser les distances et les proportions. Le bon arbre au bon endroit est le dicton. Une fois cette étape franchie, il faudra choisir la grosseur du jeune arbre allant de la semence à l’arbre majestueux. Toutes les tailles sont disponibles, mais vous comprendrez vite que les prix sont exponentiels. Rappelez-vous que plus l’arbre sera jeune plus il aura de facilité à s’adapter à son nouvel environnement, ce qui rendra la plantation plus facile. Ici, l’article ciblera la plantation d’un jeune arbre jusqu’à environ 5-6 ans.

Préparer le trou

Maintenant que vous avez choisi votre arbre et qu’il a été livré à son lieu d’accueil, il faudra préparer le trou où il viendra s’installer. Celui-ci devra avoir un diamètre qui fera une fois et demie la largeur de la motte de votre arbre (partie avec les racines et la terre, généralement entourée d’une jute et de broche). La profondeur devra sensiblement être celle de la hauteur de la motte, il ne faut pas oublié que le collet (jonction évasante entre le tronc et les racines) ne doit jamais être enterré.

Préparer les racines

Ensuite, il est très important de couper la broche et d’enlever la jute qui entoure les racines. La négligence de cette étape limitera l’espace aux racines pour se développer ce qui entraînera les racines à s’étrangler et aura pour conséquence la mort de l’arbre, situation qui s’applique à bien des cas où l’on observe des jeunes arbres dépérir et mourir. Puisque les racines doivent en tout temps rester bien humides, cette étape doit être faite juste avant de mettre l’arbre dans son trou sinon les racines risquent de sécher et mourir. L’emballage de jute sert justement de protection. Une fois la motte déballée, il est conseillé d’ajouter de la mycorhise aux racines pour faciliter leur développement. Les mycorhises sont une espèce de champignon qui vit en symbiose avec les racines et augmentent leur rendement. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’article de notre magazine sur les mycorhises.

Mettre l’arbre dans son habitat

Vous pouvez maintenant mettre l’arbre dans son trou. Assurez-vous qu’il soit au bon niveau et bien droit, car, après, il sera trop tard. Lorsque tout semble correct, il faut enterrer les racines. Je conseille d’utiliser une bonne terre riche en matière organique afin de s’assurer que le jeune arbre aille tous les éléments nutritifs pour s’adapter à son nouvel environnement. Pour enterrer les racines, on doit commencer par mettre une couche de terre de quelques pouces d’épaisseur, pour ensuite la compacter en la piétinant. Ce procédé évitera qu’il se forme des poches d’air qui feront travailler le sol et déniveler l’arbre. Par la suite, on peut ajouter un peu de mycorhise au sol et une autre couche de terre qu’il faudra aussi compacter et ainsi de suite jusqu’à ce que la motte soit entièrement recouverte, tout en laissant le collet respirer.

Cuve et tuteurage

Maintenant que l’arbre est en place et les racines recouvertes, il reste la petite finition à ne pas négliger. Celle-ci fera la différence entre une adaptation rapide et lente, voir la mort de l’arbre. Avec le restant de terre, faites une cuve autour du collet d’environ 2 ou 3 pieds de rayon et une bordure extérieure de plus ou moins 6 pouces avec une légère pente descendante vers le collet. La cuve ainsi créée fera office de réservoir d’eau et réduira le ruissellement pour permettre aux racines d’absorber une quantité maximale. Il sera également important d’arroser immédiatement l’arbre en remplissant la cuve nouvellement créée à ras bord. Le tuteurage peut aussi se faire, mais il ne doit pas servir plus de deux ans, car l’arbre doit se solidifier sans s’appuyer sur une béquille. Il est important que le tuteur ne frotte par sur l’arbre pour éviter les blessures.

Taille de formation et arrosage

Enfin, tandis que l’arbre est encore jeune, une taille de formation est nécessaire pour corriger d’éventuels problèmes et lui donner tranquillement sa forme finale. Pensez aux branches interférentes et aux coupes directionnelles pour prévenir d’obstruer les structures environnantes. L’arrosage devra également se faire de façon fréquente, car les racines devront se développer rapidement. Je conseille d’ajouter de la matière organique ou du compost chaque année pour enrichir le sol et garder votre arbre en bonne santé.

Conclusion

Dans bien des cas, l’espérance de vie d’un arbre peut être déterminée à la plantation. Une mauvaise méthode ou encore un mauvais choix d’espèce peut entraîner la mort prématurée de l’arbre. Dans certains nouveaux quartiers résidentiels, on peut voir une rue complète d’arbres dépérir, si aucune maladie ne peut être diagnostiquée, l’origine des maux est probablement à la plantation. Malheureusement, dans ces cas il n’y aura aucune solution pour soigner l’arbre c’est pourquoi il est important de respecter chaque étape. Dans une société où la culture de la rapidité est omniprésente, il n’existe pas de raccourci pour avoir une forêt urbaine en bonne santé.

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Dominic Perugino

Comments

  1. […] différent, tout en étant sécuritaires pour la fondation. Après avoir exploré les raisons pour planter un arbre près de la maison, nous allons donner quelques suggestions d’arbres qui sauront embellir la […]

  2. […] le saviez-vous déjà, mais il y a deux périodes clés pour la plantation d’arbres : le printemps et l’automne ! Au printemps, si on attend la fin du gel au sol, il y a moins de […]

  3. […] nuire à sa santé. Il s’agit d’un arbre à l’enracinement superficiel, ce qui permet une plantation facile. Avec sa hauteur et sa largeur, on le plante à peu près n’importe où. C’est ainsi […]

  4. […] taux d’humidité de moyen à élevé. Avec son enracinement superficiel et envahissant, la plantation est facile. Il tolère bien le compactage et le sel de […]

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