Le métier d’arboriculteur : entrevue avec Gabriel Malo Huchette


06 Nov 2023

Entrevue Gabriel Malo Huchette, conseiller en sécurité financière et ex-arboriculteur

Quelle carrière choisir ?

L’important est de faire ce que l’on aime. Certes, mais on veut aussi faire assez d’argent pour faire d’autres choses que l’on aime également. Existe-t-il des métiers où les deux se rencontrent? Certainement : celui d’arboriculteur ne laisse personne indifférent. Dans mon expérience comme arboriste, travailler quelques jours sur un chantier arboricole fut assez pour me donner la piqûre. Je dois dire que ce n’était pas du tout prévu. À la fin de mon parcours académique, je suis allé aider mon ami, Michaël, alors qu’il démarrait son entreprise. Les arbres, le soleil, les oiseaux ! Je me suis dit : «c’est ça travailler dehors… je reste ! Et pourquoi ne pas essayer de grimper? C’est ça le sentiment des hauteurs… je reste !». Ensuite, tout au long de mon parcours, j’ai rencontré des individus aux cheminements aussi diversifiés que fascinants.
Le cheminement de l’arboriste n’est pas homogène.

Il y a plusieurs secteurs et différentes formes d’aspiration. À la complétion d’un DEP en arboriculture, plusieurs chemins s’ouvrent à l’arboriste en herbe. On peut se lancer en affaires comme entrepreneur ou alors comme travailleur autonome. On peut travailler dans une compagnie privée et, au mieux, se trouver un mentor. On peut aussi travailler pour une ville. Il y a aussi le secteur des lignes électriques avec des compagnies spécialisées. Enfin, pour les purs et durs, même l’aspect sportif et compétitif peut être mis de l’avant avec les championnats d’élagueurs.

Chacune de ces avenues n’est pas exclusive, il est fréquent de voir des gens passer de l’une à l’autre, pour différentes raisons. Chaque secteur offre ses avantages et inconvénients. Chaque individu a ses propres aspirations, mais aussi, des besoins différents dans différentes circonstances. Le métier d’élagueur se présente donc, dans toute sa diversité, comme un métier hétéroclite qui peut s’ajuster selon les besoins de chacun.

Arboriculteur, c’est un beau métier, et c’est tout un métier. Tu es appelé à te dépasser mentalement et physiquement comme nulle part ailleurs.

Pour celles et ceux qui se demandent encore s’ils devraient se lancer dans l’aventure arboricole, j’aimerais vous présenter la trajectoire d’un excellent arboriste : Gabriel Malo Huchette. Avant de se lancer comme conseiller en sécurité financière pour les élagueurs, Gabriel a tout vu, ou presque, dans le domaine, et ce, en si peu de temps ! Il nous parle de ses hauts et de ses bas, de l’aspect financier, et aussi de l’aspect physique du métier. Voici ce qu’il a à nous dire.

ENTREVUE AVEC GABRIEL MALO HUCHETTE PAR DOMINIC PERUGINO

Pourquoi es-tu devenu élagueur ?

Tout d’abord, il faut dire que j’étais déjà un mordu de plein air. Par exemple, j’aimais bien faire de la survie en forêt. J’ai toujours aimé tout ce qui est la nature, mais aussi d’y trouver des défis physiques. Je me suis cherché dans plusieurs styles de métiers, et puis un jour, j’ai croisé un ami qui faisait le métier d’élagueur. Le lien s’est fait assez facilement, puisque j’aimais déjà grimper [dans] les arbres quand j’étais jeune, j’avais déjà l’habitude d’installer des cordes dans un arbre dans ma cour. Quelque chose a cliqué.
Quand j’ai vu le métier [d’arboriste grimpeur], je me suis dit que je serais à ma place : j’allais pouvoir grimper, mais grimper sécuritairement et en tant que professionnel.

Qu’est-ce qui t’a attiré en particulier dans le métier ?

Comme je l’ai dit, il y a le fait de travailler dehors, dans la nature. Il y a aussi les défis physiques.
Mais je suis devenu passionné par le côté de la maîtrise psychologique. Il faut se le dire, en tant qu’élagueur, on est souvent appelé à combattre nos limites psychologiques. On se fait souvent dire : « Ah, tu ne dois pas avoir le vertige ». Non, on n’a pas le vertige, mais la peur des hauteurs et le vertige, ce sont deux choses différentes. La première fois qu’on grimpe un arbre de 30 pieds, on se dit « C’est haut ! » peut importe qui on est. Puis, on s’habitue, mais le feeling revient à 50 pieds, puis à 70… et enfin à 100 pieds dans un Peuplier Deltoïde, le feeling est là aussi, et on finit par s’habituer.

Alors, […] devoir se dire : « je fais confiance à mon équipement, à mes connaissances, à l’ancrage que j’ai fait », ça c’est un beau défi à surpasser, et ça nous permet de nous développer, je pense, comme personne. J’irais même jusqu’à dire, qu’à cause de ces défis, on a moins tendance à faire des excuses dans la vie de tous les jours, comme de laisser aller les choses, à force de devoir «battre» notre mental, on devient capable d’appliquer cela à d’autres sphères de notre vie.

Trouves-tu qu’il y a un plaisir dans cette maîtrise, comme ceux qui font des sports extrêmes ?

Oui, il y a une recherche d’adrénaline. Il y a définitivement du plaisir. On vit et on voit des choses que personne ne vivra jamais. Comme être en haut d’un arbre, sur le bord de l’eau, et d’envoyer une tête [d’arbre]. Par exemple, la vue sur le paysage, mélangé avec l’adrénaline, c’est unique, et ce n’est pas donné à tout le monde de le vivre. On n’est pas plus de 4000 élagueurs au Québec, on est peu de gens à vivre ces expériences. Juste de descendre d’un arbre en pendule, en chute libre contrôlée, et atterrir sur ses deux pieds, tous les élagueurs aiment ça !

Raconte-moi ton parcours dans le métier.

J’ai commencé le DEP en 2017 et j’ai fini en 2018. J’ai fait, par la suite, environ 4 années au privé avec plusieurs compagnies, puis une année au public pour un arrondissement de Montréal. Ma dernière année, je suis devenu travailleur autonome.
Pourquoi as-tu changé, plusieurs fois, de compagnie pendant tes années au privé ?
Plusieurs raisons. D’abord il avait les conditions. Il y avait aussi mon développement personnel; parce que je voulais en apprendre plus. Des techniques, on peut en apprendre partout. Il y a des compagnies pour lesquelles j’ai adoré travailler, et j’ai même continué de travailler pour elles comme travailleur autonome. La dernière compagnie […], je l’ai quittée parce que j’ai obtenu mon poste à la ville.
[…]

Tu as travaillé un peu moins d’un an au public, c’est bien cela ?

Oui, environ 10 mois. J’étais [aussi], depuis un certain temps, travailleur autonome. Les petites compagnies ont parfois de la difficulté à fournir du 40 heures, ce qui a été le cas pour mes débuts, alors j’ai comblé mes heures comme travailleur autonome […].

Donc, après avoir quitté le public, tu as continué sur la tangente entrepreneur ?

C’est exact. Je n’ai fait que continuer ce que je faisais pendant mes congés lorsque je travaillais pour la ville. Il faut dire que les horaires à la ville sont de 3 ou 4 jours [par] semaine, donc beaucoup de travailleurs utilisent leur temps libre comme travailleur autonome.

Où en es-tu en ce moment ?

Je suis maintenant dans le domaine des finances. Je suis conseiller en sécurité financière, je travaille beaucoup avec les gens du métier d’élagueur. Mon départ n’était pas causé par le fait de ne pas aimer le métier, mais à cause de mes limitations physiques. Alors j’ai décidé de me recycler dans un domaine où je pouvais amener une certaine valeur ajoutée au domaine, l’aider à se développer encore plus. […]

Tu as parlé de limitations physiques. Ça concerne tous les élagueurs; c’est un métier très exigeant sur le corps. Peux-tu nous en parler un peu ?

Le problème, c’est qu’on finit toujours par vouloir aller plus vite. Même avec les meilleures intentions et les meilleures techniques de travail, on finit toujours par avoir une journée où on se sent plus fatigué qu’une autre. On arrive devant le dernier contrat de la journée, il commence à être tard, alors tu vas peut-être choisir de prendre un chemin un peu plus rapide. Tu ne vas pas forcément te mettre en danger, mais tu vas peut-être prendre un risque de plus pour ton corps. Tu vas faire un compromis qui va avoir des conséquences corporelles.
Les grosses journées pendant la saison chaude, il y en a beaucoup. À la longue, une ou deux grosses journées par semaine, en plus de la charge constante toute la saison, ça a des conséquences physiques.

[…]

Parle-moi d’une fois où tu as fait face à un défi particulièrement difficile.

Lequel choisir ? Il y en a tellement ! Je peux penser aux premières fois que j’ai fait des gros arbres, à mes premiers gros déplacements latéraux, ou encore, des arbres entourés de fils, avec un cabanon et pleins de choses [faciles] à briser. Dans certains contrats, j’étais le seul à pouvoir le faire, donc toute la pression était sur moi. Je me demandais comment j’allais faire, et j’ai fini par y arriver !
Je pense aussi à des arbres avec un ancrage mal placé, ou encore des travaux qui nécessitent des rétentions de branches complexes.
Il y a les fois où j’avais prévu […] un arrangement de poulies et de cordes, pour réaliser au dernier moment que ça ne fonctionnerait pas. Alors j’ai dû me déplacer et tout recommencer. […]

Est-ce que tu aimais faire face aux défis ?

En début de saison, oui. En fin de saison, non! Quand mon corps est fatigué, que j’ai mal partout, qu’il fait froid… pas tellement. En début de saison, tout frais, emmène moi n’importe quel défi! […] Mais il y a des défis que j’ai moins aimé. Il y a des arbres que j’aime moins faire. Ce n’est pas nécessairement les plus gros. Je pense à ceux qui sont haut, avec un tronc étroit. Ils bougent avec toi à mesure que tu montes, tu as de la difficulté à trouver ta stabilité. Tu n’as pas d’autre choix que d’utiliser des techniques spéciales pour étrangler le tronc pour compenser et rester stable. Je me souviens d’une fois à Blainville, c’était un terrain avec des arbres de forêt qui avaient été laissés [en place]pour le développement. Tu n’es même pas à la moitié de l’arbre qu’il branle déjà.

LE TRAVAIL D’ÉLAGUEUR DANS LE SECTEUR PRIVÉ

Selon toi, quels sont les avantages et les inconvénients du privé ?

Les avantages, c’est qu’il y a plus de défis. Aussi, l’ambiance de travail, bien que tout dépend de ton équipe, est meilleure selon moi. Il y a aussi plus de diversité pour les types de travaux. On se déplace plus, on voit plus de décors, de paysages et des arrangements d’arbres différents. Ce n’est pas que l’ambiance au public est forcément moins bonne. Dans l’arrondissement pour lequel j’ai travaillé, j’ai été avec des équipes irréprochables. Mais, dans le privé, il semble y avoir plus de passionnés pour la grimpe. Ça change la dynamique de travail.
En revanche, au public, tu restes dans ton arrondissement, alors les paysages, les rues, les types d’arbres et les situations […] sont plus répétitifs. Alors qu’au privé, on voit de tout. On voit toutes les architectures d’arbres imaginables, contrairement au public, où on ne fait que des arbres en façade, avec tous les mêmes types d’exposition au soleil, et donc avec les mêmes structures. C’est moins routinier au privé. On faisait toutes les villes [de la région] du grand Montréal. J’aimais en profiter pour essayer une nouvelle place pour dîner.

Et les inconvénients au privé ?

Tout dépend de la compagnie pour laquelle tu travailles, mais, surtout pour l’époque pendant laquelle j’ai travaillé au privé, je trouvais qu’il y avait moins de flexibilité d’horaire, et une moins bonne rémunération. Il semble que cet aspect tend aussi à changer, car les conditions sont meilleures qu’autrefois. Tout est en changement, les grimpeurs sont rares et de plus en plus recherchés, alors les compagnies deviennent plus flexibles. Les conditions deviennent graduellement meilleures qu’elles l’étaient lorsque moi j’ai commencé.

Quand j’étais au privé, on entrait dans une compagnie pour 15$ ou 16$ de l’heure. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les salaires augmentent, la flexibilité des horaires s’améliore aussi. Je dirais aussi que, si on compare avec le public, la pression de rentabilité est beaucoup plus élevée. On est donc forcé de faire face à plus de limitations.

Peut-on dire qu’un désavantage majeur du privé c’est que c’est moins payant ?

Non, ce n’est pas vrai. Du moins, ça ne l’est plus. Les salaires au public n’augmentent plus, ou alors, très peu si l’on compare avec le passé.
Je me rappelle, quand j’ai commencé pour le privé, un grimpeur d’expérience gagnait environ 25$ de l’heure, alors qu’à la ville, [le taux horaire variait entre] 30$ et 35$ de l’heure, même sans avoir beaucoup d’expérience.

Quand j’ai travaillé pour le public, j’étais à 35$ de l’heure, et sur le privé, j’étais en mesure de faire ce même salaire, et même plus, surtout comme travailleur autonome.

Et il n’est pas rare, aujourd’hui, de voir des compagnies chercher des nouveaux grimpeurs pour 30$ l’heure, même sans beaucoup d’expérience au préalable. Mais alors, c’est à la compagnie de juger. Si elle voit un potentiel chez l’employé, et qu’elle veut garder l’employé pour l’avenir, alors elle va le former pour qu’il devienne performant. De plus en plus de conditions et d’avantages sont [alors] offertes.
Pour les désavantages, je crois surtout que c’est les limitations de temps et d’espace. Le travail est plus contraignant. Au public, lorsqu’il y a un obstacle important pour les travaux, on peut refuser de travailler tant que la situation n’est pas résorbée. Au privé, par exemple, disons que tu as une voiture stationnée qui nuit à ton travail, c’est plus difficile de reporter, parce que ça coûte de l’argent. Alors il arrive qu’on n’a pas d’autre choix que de vivre avec [ces inconvénients et qu’on doive] faire les travaux quand même.

Donc, il y a eu des réajustements sur le plan de la rémunération au privé, alors qu’au public, cela fait un certain temps que ça n’a pas changé. C’est cela ?

Exact. C’est assez fréquent, maintenant, d’avoir des gens au privé, avec environ trois années d’expérience, qui sont payés 30$ de l’heure. Il y a un changement de culture qui se fait. L’offre et la demande n’est plus la même. Les gens sont près à «t’essayer» pour un bon salaire. Ils vont ensuite voir de quoi tu es capable. […]

Alors, si au privé le salaire est plus élevé, la pression de performance l’est-elle aussi ?

Oui, totalement. Mais ça peut aussi être un avantage. Quand j’étais au privé, c’était facile de négocier. Il n’y a peut-être pas de syndicat, les journées de maladies et les autres avantages, mais […] tu peux établir tes propres conditions. Être payé plus veut forcément dire que tu vas devoir fournir plus, mais tu peux aussi faire le choix de demander moins et imposer certaines conditions, [comme] demander de seulement faire tel ou tel type de travaux et de faire seulement des journées de 8h, par exemple. Si l’entrepreneur voit que ça peut lui servir à quelque chose et que c’est rentable, il va prendre le deal. Et ça ne change rien à ta qualité d’employé. Tu restes professionnel et tu te présentes bien, tu prends un peu plus ton temps pour faire les travaux et tu fais de la qualité.

Être humble sur ce qu’on sait faire et sur ce qu’on veut faire a une valeur, et, au privé, c’est très important.

LE TRAVAIL D’ÉLAGUEUR DANS LE SECTEUR PUBLIC

Parle-moi des avantages et désavantages du travail d’élagueur au public.

L’horaire est le meilleur avantage ! Tu peux faire du quatre jour de 9 heures la semaine ou du trois jours de 12 heures la fin de semaine. Ce sont de très beaux horaires.

Pour les désavantages, dans mon cas, c’était en ville, donc il y avait beaucoup de trafic. C’est plus difficile de trouver de la place pour se stationner […]. On se retrouve donc à tourner en rond beaucoup plus [souvent] qu’on le voudrait.

Il y a parfois une lourdeur administrative. Disons que ton équipe ne peut pas faire tels travaux parce qu’il y a une voiture, ça peut être long avant de recevoir [les informations] d’autres travaux. On se retrouve alors à se tourner les pouces, ce qui peut être démoralisant parfois. Il faut bien comprendre, la gestion des services publics doit composer avec toutes sortes de contraintes et respecter à la lettre toutes sortes d’engagements, et ceux-ci sont plus prioritaires que la rentabilité. C’est simplement une autre réalité.

Il y a aussi toute l’ambiance syndicale du style : « je suis le plus vieux dans la place » qui peut régner. Tu peux te faire dire, bien que ça ne me soit jamais arrivé personnellement, qu’à cause de ton manque de séniorité, tu n’as pas ton mot à dire. On ne se le cachera pas, ce sont des choses qui arrivent dans les milieux de travaux publics. […] À la ville, tu ne vas pas forcément travailler avec des gens qui ont la même culture de travail que toi. Pour ma part, je me reconnaissais moins dans certaines situations ou décisions.

Quand on y pense, c’est normal : au privé les gens se construisent une entreprise à leur image et embauche des gens à leur image, mais à la ville, ce n’est pas pareil. Il y a un grand nombre d’employés avec un syndicat et une convention. Ce n’est donc pas du sur mesure, n’est-ce pas?

Oui, tout-à-fait. Mais, je veux être clair : je ne fais le procès de personne, j’ai adoré travailler pour la ville. Il y aussi d’autres avantages. J’ai fait des super beaux travaux, j’ai rencontré mes plus gros abattages, et je les ai fait sans nacelle, n’en déplaise à ceux qui disent qu’à la ville, on fait tout à la nacelle…

C’est vrai qu’au public, on utilise plus souvent la nacelle, mais, tu sais quoi, l’hiver, j’étais bien content de l’avoir, ma nacelle! Il s’agit d’un avantage, au fond. D’ailleurs, n’importe quand, lorsque tu juges qu’une nacelle est préférable pour des travaux, tu le signales, la direction envoie l’équipe nacelle, et tu passe aux travaux suivants. C’est aussi simple que cela. Il faut se rappeler qu’au public, il n’y a pas de pression ou de limite de temps […]. On sent vraiment que notre sécurité est priorisée.

LES FINANCES

On a parlé d’argent plus tôt. Tu dis que ça a changé. Dirais-tu que, dans ton parcours, l’aspect financier est satisfaisant ?

Comme travailleur autonome, c’était très satisfaisant, mais il y avait la réalité de la limitation physique qui venait avec. J’avais tendance à travailler plus fort, mais ça a eu des conséquences sur ma santé. […] Au privé, j’ai commencé à 16$ l’heure, et quand j’ai terminé avant d’aller au public, j’étais à 25$. Tandis que, comme travailleur autonome, j’avais mon propre modèle d’affaire, qui me permettait de faire jusqu’à 850$ dans une journée. Donc oui, c’était satisfaisant.

Aimerais-tu changer quelque chose dans le métier d’élagueur ?

Oui, et c’est là toute mon intention dans mon nouveau métier. Au public, ils ont les fonds de pension et les assurances collectives. Dans mon projet, j’aimerais permettre aux élagueurs au privé d’avoir de meilleures retraites et de meilleures couvertures en assurance. Je veux que ce soit mieux adapté à leur réalité, pour qu’ils puissent avoir une meilleure qualité de vie. Avec les limitations physiques dont j’ai parlé, il est essentiel que les élagueurs puissent facilement consulter des massothérapeutes, physiothérapeutes, chiropraticiens, etc. Sans assurance, ces ressources peuvent coûter chères, or elles peuvent nous préserver à long terme.

Mon but est donc d’embarquer dans la vague de changements de ce métier qui est en train d’avancer, et je veux le faire en partenariat avec la SIAQ.

Aurais-tu des conseils à donner pour un nouveau diplômé qui se lance ?

Prendre le temps d’avoir l’expérience nécessaire et ne pas sauter d’étapes. On voit souvent des articles qui annoncent la mort d’un élagueur pour telle ou telle raison. Malheureusement, ça arrive que ce sont des jeunes qui sortent à peine de l’école.

1- Il faut prendre le temps d’apprendre.
2 – Il faut apprendre à conserver sa vie et préserver son corps.
3 – Il n’y a aucun salaire qui vaut sa santé.
4 – Il n’y a aucune job qui nécessite que vous preniez un risque pour votre vie.

Déjà, juste en grimpant, on met notre vie en danger, ça reste un métier dangereux. Si on veut continuer à avancer […], il faut […] prendre le temps d’apprendre à bien faire les choses. Il y a d’excellents mentors à travers le Québec, je suis convaincu qu’il y en a dans toutes les compagnies, et ils peuvent vous permettre d’avoir un beau développement de carrière. Ne soyez pas trop gourmands de vouloir tout faire tout seul tout de suite.
[…]

Comment vois-tu l’avenir du métier d’élagueur ?

Si ça continue comme cela, c’est un bel avenir. Il y a de plus en plus de gens instruits qui entrent dans le domaine. Si on continue à avoir des pionniers qui prennent position pour faire avancer le métier et qu’on continue de faire circuler l’information sur ce que c’est [être élagueur], sur l’importance des bonnes pratiques[…]. On voit, dans les écoles, de bonnes personnes qui s’impliquent et qui transmettent une passion beaucoup plus qu’un [simple] travail. On a des pionniers dans le métier et il faut continuer de les valoriser. Si on continue dans ce sens, je suis convaincu qu’il y a un bel avenir pour le métier d’élagueur.

Parle-moi de ton projet de conseiller en sécurité financière.

Mon projet est d’aider les élagueurs à se développer, autant pour les propriétaires de compagnies que pour les employés. Je veux les aider à trouver une meilleure sécurité pour leur avenir et donner à leur métier une valeur ajoutée. Je veux travailler avec les différentes instances, les différents pionniers du domaine pour aider le métier à se développer […], parce qu’il y a un bel avenir pour les élagueurs, comme je le disais. Si tous mettent la main à la pâte, on va y arriver. Mon projet est aussi d’aider les élagueurs à avoir des couvertures mieux adaptées, plus réalistes devant notre métier. En tant qu’ancien élagueur, je suis en mesure de comprendre les besoins pour ce métier, que ce soit pour les finances ou leur protection en assurance. [Au final], mon but est de les aider à trouver une meilleure qualité de vie.

Comment fait-on pour te rejoindre ?

Je travaille actuellement sous la bannière IA Industrielle Alliance Groupe financier; ils me soutiennent dans ce projet. Vous pouvez me contacter par courriel au : gabriel.malo-huchette@agc.ia.ca, ou au bureau au : 514-609-0978.

Gabriel Malo Huchette - Conseillé en sécurité financière

Gabriel Malo Huchette – Conseillé en sécurité financière

Une entrevue réalisée par Dominic Perugino, Chef d’équipe & copropriétaire de Arboplus inc.

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Dominic Perugino

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