Arboriculture et immobilier : cultivez la valeur de votre propriété


04 Mar 2024

Les arbres, une valeur ajoutée

Les arbres ont une valeur inestimable pour la qualité de vie. Que ce soit sur un terrain privé, dans un parc, ou dans une forêt, ils créent en nous cet effet de détente et de sérénité. Ils sont prisés pour leurs avantages, tels la fraîcheur, la beauté et l’intimité. En revanche, les arbres peuvent-ils être considérés comme un investissement réel, quantifiable? La présence de spécimens sains et épanouis sur une propriété peut augmenter sa valeur de plus de 20 %, nous dit-on depuis des années. Or, les statistiques prouvent cet adage. Chaque arbre sur un actif résidentiel est, de fait, un capital qui se répercute directement sur la cote foncière. Plus la forêt urbaine (la canopée) entourant un voisinage est dense, et plus elle est mature et bien entretenue, plus la profitabilité immobilière s’intensifie. Selon les études, la valorisation d’une propriété peut accroître de 5 % à 30 % grâce au boisement sur la résidence même, mais également plus loin dans le secteur. Voyons ce que révèlent près de 50 ans de publications à ce sujet.

Une expérience intrigante a été menée en 1975 par des chercheurs en immobilier. Des maquettes représentant des quartiers avec des propriétés qui seraient à vendre furent présentées à des évaluateurs pour en estimer la valeur. Or, les maîtres de recherche changeaient délibérément les agencements de la canopée pour découvrir si cela affectait l’appréciation monétaire des demeures. L’étude fait ressortir les résultats suivants : pour un acre avec une densité forestière faible (33 % et moins), les évaluations tournaient autour des 1493$US. Tandis que pour un acre à fort boisement (67 % et plus), la valeur était estimée à plus de 2050$US (Payne).

En 1988, une investigation en Georgie se fit en divisant d’abord les actifs en deux catégories : celles qui avaient au moins cinq arbres en façade et celles qui n’en avaient aucun. Les résultats  démontrent une supériorité de 4,5 % du prix de vente pour les maisons avec plus de cinq spécimens en façade (Anderson).

Une recherche dirigée à Montréal, et publiée en 2001, évalue les relations entre l’aménagement végétal et près de 2950 condominiums. Les experts ont découvert que, pour chaque point de pourcentage de canopée, une propriété gonfle sa valeur de 0,29 %. Ainsi, pour un quartier qui intensifie son boisement de 10 %, l’évaluation foncière augmente de 2,9 %. Notons au passage que les personnes âgées sont les plus visées par ce phénomène; le paysage vert étant, pour les gens du bel âge, bien important pour la quiétude et la qualité de vie (Des Rosiers).

Vue du ciel de la canopée de Montréal - Québec, Canada

Vue du ciel de la canopée de Montréal – Québec, Canada

En Floride, une étude publiée en 2019 confirme l’impact positif des arbres sur la valeur immobilière. Cette fois, la proportion arborée est calculée pour un rayon de plus de 152 mètres autour de chaque propriété analysée. Même avec cette distance, qui dépasse largement les limites des habitations, une corrélation directe entre la couverture végétale et le prix de vente fut établie. Ainsi, pour chaque point de pourcentage de densité arborescente, on ajoute entre 9271$US à 9836$US (Donovan 2019).

Enfin, une exploration effectuée sur plusieurs années en Oregon a également permis d’étayer la thèse de l’impact positif de la forêt urbaine sur la valeur des propriétés. Publiée en 2021, cette recherche se penche sur l’influence d’un programme de verdissement de près de 58 000 arbres dans la ville de Portland, plus de 30 ans auparavant. S’agissant de jeunes spécimens, la montée des valeurs immobilières fut étudiée dans le temps, suivant leur maturation. Six ans après le projet arboricole, chaque arbre s’associait à une augmentation foncière de plus de 131$US par secteur. Douze années après la plantation, cette majoration était de 265$US. Pour chaque point de pourcentage d’accroissement de la canopée, on pouvait compter sur une augmentation de 882 $US du prix de vente médian (Donovan 2021).

Par conséquent, ces recherches prouvent que les arbres offrent bel et bien un retour sur investissement avantageux. On peut compter sur une hausse de valeur des résidences à la mesure du mûrissement de la canopée. Or, ceci à condition que les arbres soient sains et sécuritaires. En effet, le capital arboricole doit être maintenu par des arboristes diplômés pour en assurer la santé et la sécurité. Protégez votre investissement en confiant vos arbres à une équipe d’experts en arboriculture.

Sources

Anderson, L.M., et H.K. Cordell, « Influence of Trees on Residential Property Values in Athens, Georgia (U.S.A.): A Survey Based on Actual Sales Prices », Landscape and Urban Planning 15, no 1‐2 (juin 1988), p. 153‐164.
Des Rosiers, François et al., « Landscaping and House Values: An Empirical Investigation », Journal of Real Estate Research 23, no 1‐2 (janvier 1, 2002), p. 139‐162.
Donovan, Geoffrey H., et David T. Butry, « The effect of urban trees on the rental price of single-family homes in Portland, Oregon », Urban Forestry & Urban Greening 10, no 3 (2011), p. 163‐168.
Donovan, Geoffrey H., Shawn Landry, et Cody Winter, « Urban trees, house price, and redevelopment pressure in Tampa, Florida », Urban Forestry & Urban Greening 38 (2019), p. 330‐336.
Donovan, Geoffrey H. et al., « The politics of urban trees: Tree planting is associated with gentrification in Portland, Oregon », Forest Policy and Economics 124 (2021).
Julie Peacock, Joey Ting et Karen L. Bacon, « Economic value of trees in the estate of the Harewood House stately home in the United Kingdom » 6 (2018), p. e5411.
Montpetit, Guillaume, « Les déterminants de la valeur dans le marché immobilier montréalais : étude appliquée aux lignes de distribution câblées, à la végétation et aux types de rue » (s. d.).
Payton, Seth et al., « Valuing the benefits of the urban forest: a spatial hedonic approach », Journal of Environmental Planning and Management 51, no 6 (2008), p. 717.
Payne. B.R. and Strom. S.. 1975. The contribution of trees to the appraised value of unimproved residential land Valuation. 21( 2): 36-35.
Pincetl, Stephanie et al., « Urban tree planting programs, function or fashion? Los Angeles and urban tree planting campaigns », GeoJournal : Spatially Integrated Social Sciences and Humanities 78, no 3 (2013), p. 475‐493.
Sander, Heather, Stephen Polasky, et Robert G. Haight, « The value of urban tree cover: A hedonic property price model in Ramsey and Dakota Counties, Minnesota, USA », Ecological Economics 69, no 8 (2010), p. 1646‐1656.

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Dominic Perugino

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